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Antje Majewski et Pawel Freisler — Pomme. Une introduction (encore et encore et à nouveau)

Superhost

29 Fév 2024 - 5 Jan 2025

Combien de variétés en existe-t-il et pourquoi disparaissent-elles ? Où l’horticulture, la protection de la nature et l’art peuvent-ils se rejoindre ? Et comment les pommes – non pas en tant qu’objets, mais créatures organiques autres qu’humaines – peuvent-elles être intégrées dans un musée ?

L’artiste Antje Majewski et l’artiste conceptuel Pawel Freisler examinent la double nature des pommes, à la fois en tant qu’objets d’art et points de référence dans les discussions sur la perte de biodiversité. Depuis dix ans déjà, ils travaillent ensemble, côte à côte avec d’autres artistes, activistes, scientifiques et chercheurs. Apple. An Introduction (opnieuw en opnieuw en nog een keer) soulève des questions philosophiques sur l’origine de la connaissance et la nature des objets.

Avec des œuvres invitées de Chantal Akerman, Setareh Alipour, Jimmie Durham, Ian Hamilton Finlay, Ada van Hoorebeke, Joris de Rycke, Agnieszka Polska, Kasper De Vos. Conservateurs : Joanna Zielińska et Anne-Claire Schmitz.

En collaboration avec Plukgeluk.

Le dernier étage du M HKA a été transformé en une installation captivante consacrée aux pommes. Les sculptures de pommes de Pawel Freisler sont exposées à côté des peintures d’Antje Majewski représentant différentes variétés de pommes, inspirées de la tradition des natures mortes.

Dans la présentation, vous pouvez parcourir une variété de matériaux, y compris des livres, des documents, des films et des poèmes. L’ensemble constitue une collection interdisciplinaire de connaissances qui jette un nouvel éclairage sur les relations entre les pommes, les hommes et l’écosystème au sens large.

L’exposition se développe pendant un an en collaboration avec des artistes locaux, des pomologues et d’autres scientifiques.

La phase finale: Venez célébrer la saison des récoltes !

Rejoignez-nous pour célébrer la vibrante saison des récoltes lors de la phase finale du projet Superhost, qui débutera le 22 septembre 2024. Ce programme spécial transformera le dernier étage du musée en une expérience unique dédiée à la récolte de pommes.

Nous vous invitons à explorer l’interaction complexe entre la nature, l’art et une communauté engagée et active. La véritable récolte du projet Apple [pomme] réside dans les liens qui se créent entre les êtres humains et les pommes, le musée, les activistes ou les agriculteurs. Le projet Apple d’Antje Majewski et Pawel Freisler est continu et circulaire, tout comme la nature : chaque fois qu’il est réalisé, des pommiers sont plantés et de nombreuses personnes sont associées. 

À voir dans l’espace d’exposition Superhost

La vidéo d’Antje Majewski intitulée Apple Trees for Cities [Pommiers pour Villes] montre la plantation de pommiers dans tous les projets Apple précédents, dans différents pays, avec l’aide de bénévoles, de groupes de citoyen·nes, d’écoles ou d’activistes. Des arbres supplémentaires seront plantés à Anvers à l’automne. Tous ces arbres réunis forment un immense jardin de pommiers dispersé dans le temps et dans l’espace.

Pour le projet Apple à Anvers, le M HKA a invité l’organisation militante et jardin communautaire Plukgeluk à animer des ateliers de greffage de pommes. On peut visionner leur travail avec des adolescents sur un deuxième moniteur.

Les murs du premier espace sont couverts de dessins et de tableaux autour du thème de pommes, que des enfants et des adolescents de Thun (CH), d’Almaty (KZ) et d’Anvers ont réalisés.

On peut aussi voir trois Apple Ornaments qu’Antje Majewski a peints sur les murs. Elle les a réalisés avec des participant·es lors de projets précédents et un nouvel Apple Ornement en forme de pomme et produit avec de vraies pommes viendra s’ajouter sur le sol. Nous vous invitons à participer à la fabrication de cet ornement lors du programme d’ouverture du festival DAKkan, le 22 septembre.

Les pommes merveilleusement ciselées de Pawel Freisler sont couvertes de motifs. Ses photos nous rapprochent de ces petites merveilles qui sont à la fois des œuvres d’art et des éléments de la nature. Conservées dans une vitrine, elles se transforment néanmoins, comme toute matière organique, et nous rappellent une fin qui peut aussi être un commencement.

L’espace Superhost présentera en outre des œuvres de Setareh Alipour et d’Ada Van Hoorebeke, qui offrent des perspectives nouvelles sur les thèmes de la croissance et du renouveau.

La lampe de Setareh Alipour, fabriquée en pâte de fruits de pommier (lavashak en persan), transcende sa fonction de simple source lumineuse en se transformant en machine sensorielle à remonter le temps. La texture du matériau, qui fait penser à celle des petits ours en gélatine, et son parfum fruité évoquent la nostalgie aigre-douce de l’enfance. Lorsque la lampe est allumée, les panneaux en lavashak rayonnent comme des vitraux, projetant de chaudes teintes d’ambre et d’or, et transforment ce faisant le quotidien ordinaire en quelque chose d’extraordinaire. Chaque panneau agit comme une note de journal intime – certaines vibrantes, d’autres affadies – qui résonne avec le concept de « différance » de Derrida, dans lequel le sens est perpétuellement différé. La forme de la pomme relie de manière abstraite la matière à ses origines, entrelaçant tradition et symbolisme contemporain. Cette œuvre fait office de récit tactile, qui jette un pont entre le passé et le présent tout en remettant en question les perceptions du temps et de la mémoire. 

Ada Van Hoorebeke présente dans l’espace Superhost une grande installation, The Bees’ Compound [L’enclos d’abeilles] qui se compose de textiles dont les motifs et les formes rappellent des nids d’abeilles agrandis. Les teintes jaunes des textiles ont été obtenues au moyen d’écorce de pommier et les teintes violettes, avec du bois de campêche. Ces couleurs, le jaune et le violet, sont celles que les abeilles peuvent voir et sentir distinctement. L’installation invite non seulement les visiteur·euses à observer d’autres espèces, mais aussi à voir et à ressentir ce qu’elles font, afin de comprendre que nous faisons tous partie du même écosystème. Nous pollinisons du bout des doigts, récoltons et stockons dans des placards construits comme le cristallin d’un œil. Nous récoltons les derniers fruits de l’été et les transformons en trésors lumineux et délicieux. Nous les cachons du soleil, et bien qu’ils se ratatinent lentement, ils sont destinés à nous sustenter pendant l’hiver. Lorsque les jours rallongent, nous pouvons à nouveau produire, en abondance, avec luxuriance et en toute liberté !

À propos des artistes

La pratique d’Antje Majewski comprend la peinture, la vidéo, le texte et la performance, et s’inspire de questions anthropologiques et philosophiques. Majewski interroge les objets, les territoires et les plantes, et se concentre sur la recherche de systèmes alternatifs de connaissance, sur la narration et sur le potentiel de processus de transformation – avec un intérêt particulier pour les migrations culturelles et géobotaniques. Une partie intégrante du processus de création de Majewski consiste en une coopération récurrente avec d’autres artistes, groupes écologiques et collectifs travaillant autour de l’urbanisme. Depuis 2014, elle travaille de concert avec l’artiste polonais Pawel Freisler sur le projet des pommes.

Pawel Freisler est un artiste conceptuel expérimental – jour et nuit. Dans les années 1970, il a émigré de Pologne en Suède. Il vit à Malmö et travaille à Trelleborg. Les informations sur son œuvre se composent surtout de récits anecdotiques (comme son abandon de toute participation active à la scène artistique ou ses débuts dans le jardinage), souvent pleins de potins, de rumeurs, de contes, de légendes et d’affabulations – des affabulations ou des liens personnels avec l’artiste.

Setareh Alipour est une artiste multidisciplinaire et commissaire d’expositions qui réside actuellement entre Francfort et Potsdam. Sa pratique artistique oscille avec fluidité entre l’installation et le dessin, et se concentre sur le corps social, les relations et la mémoire, et le tout est profondément ancré dans la psychanalyse et les sciences humaines. L’œuvre d’Alipour explore la complexité des relations humaines, entrelaçant des éléments autobiographiques et des thèmes sociétaux plus larges. À travers des moments familiaux intimes, des matériaux quotidiens recyclés et des installations in situ, elle évoque un sentiment de sollicitude et de tendresse et la nature fugace du temps.

Ada Van Hoorebeke vit et travaille à Berlin et à Bruges. Elle a obtenu son diplôme de l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers en 2006. Au cours des 18 dernières années, elle s’est consacrée à la recherche sur les techniques de teinture de textiles. Ces dernières années, elle s’est focalisée en particulier sur la culture de plantes pour la production de teintures naturelles pour ses installations. Sa pratique artistique est émaillée de collaborations à long terme et de sessions pédagogiques à travers l’Europe, la Gambie, l’Indonésie et le Japon. Van Hoorebeke a effectué une résidence d’artiste au Centre d’art contemporain WIELS à Bruxelles (2010), à R.U. à New York (2017) et à Terraform à Samsø (DK) (2021). Elle était également lauréate du Berlin Art Prize en 2019. Elle a exposé dans des musées et centres d’arts internationaux tels que Mu.ZEE à Ostende, WIELS à Bruxelles, le Forum culturel autrichien à New York, Kunsthal Gent, Heidelberger Kunstverein, et BankART à Yokohama.

Plukgeluk est une organisation basée à Anvers, dont la mission consiste à initier des élèves et des étudiants à la beauté et à la sagesse de la nature par le biais d’un apprentissage expérimental et la culture d’un amour porté à la nature, afin qu’ils et elles comprennent et chérissent véritablement l’origine de notre alimentation et le fonctionnement des écosystèmes.

À propos de Superhost au M HKA

Superhost est un programme qui investit dans une relation à long terme entre un artiste ou une pratique collective, le musée et les communautés participantes, en soutenant la production d’œuvres d’art et de créations performatives ou discursives. Chaque année, un artiste ou un collectif est invité à devenir le Superhost du M HKA. En embrassant la dynamique ambiguë et interconnectée de l’hospitalité – où l’hôte est toujours aussi un invité, et l’invité est toujours un hôte – le M HKA affirme un désir de transformation institutionnelle, de perméabilité et d’échange plus importants. L’invitation prend forme librement, à la fois dans les espaces de la galerie au dernier étage du musée et dans les programmes d’événements discursifs et performatifs.

Superhost 2024 fait partie du Museum of the Commons (2023-2026), un projet de la fédération de musées L’Internationale dont le M HKA est également membre. Le Musée des biens communs s’articule autour de trois thèmes : le climat, les organisations en place et le passé dans le présent. Ces trois thèmes sont liés aux principaux défis auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines. Le thème du climat tourne autour de la crise climatique planétaire actuelle, de la durabilité des pratiques/processus institutionnels, artistiques et culturels, et de l’urgence de transformer nos processus politiques, nos sociétés, nos cultures et nos modes de vie en pratiques plus écologiques.